vendredi 2 septembre 2011

Ce samedi, on filme une bagarre sur une gabare !

Photo extraite du site "Les amis de L'André-Yvette"

Ce samedi (et dimanche), la petite équipe de Charles Jude débarque sur l'André-Yvette. Une gabare de 1935 tout juste rénovée. Un lieu parfait pour l'une des scènes clés de notre feuilleton. Nous allons tourner la première "vraie" scène d'action des quelques six mois de tournage déjà entamés. Revolvers qui tonnent, embuscades, poings qui résonnent... Il ne va pas falloir s'emmêler les pinceaux et bien réviser ses classiques.

Grosso modo, dans le cinéma, "chez les grands", il existe deux types de scènes d'action : les Iliade et les Odyssée. Dans la première catégorie, il s'agit généralement d'un siège à briser. Soit les méchants attaquent les gentils dans leur forteresse ou leur base (Le Seigneur des anneaux, les deux tours, par exemple), soit l'inverse (l'attaque du Whisky dans Les Incorruptibles). Les deux cas appellent des règles bien précises. Par exemple... le nombre de morts. Précieux indicateur pour le spectateur, le nombre de morts... Il indique qui gagne, à quelle vitesse et le degré de l'hécatombe (victoire difficile, massacre sans concession...). Il permet également de savoir où on en est dans l'action (bientôt fini ?). Pour faire une bonne Iliade à l'arme à feu, il ne faut également pas lésiner sur les batailles rangées (vous savez, les mecs qui se tirent dessus trois heures planqués derrière un poteau de cinq centimètres... avec le héros qui passe comme dans une allée de supermarché.

Et les "mecs qui tombent". Super important "les mecs qui tombent". Véritable figure imposée depuis l'âge d'or du cinéma, le "mec qui tombe" s'écroule soit d'un fort, soit d'un pont, etc. Saviez-vous que c'est devenu tellement incontournable que le cri du "mec qui tombe" est toujours le même depuis 55 ans, dans tous les films ? Si,si... Il s'agit d'un "rituel de monteur". Quand un homme se fait tuer et tombe du haut de quelque chose, une fois par film au moins, on utilise le cri Wilhelm. C'est Ben Burt, l'ingénieur du son des premiers Star Wars qui a lancé ce clin d'oeil.

La seconde catégorie, les Odyssée, concerne les courses-poursuites. Elles sont innombrables (voir les Indiana Jones) et contiennent aussi leur nombre de figures imposées. Un exemple ? Si le gentil poursuivi conduit un véhicule, il faut que celui-ci soit détruit à la fin de la séquence... O-bli-gé. Mais bon, nous reviendrons à cette catégorie plus tard (on n'a pas encore négocié tous les véhicules anciens du film).

Nous, ce week-end, nous tournons une Iliade. La première dans l'histoire de l'association Carpeta, productrice du film. A voir maintenant si nous serons à la hauteur du cri Wilhelm.
Ah si... il existe une troisième catégorie. Moins répandue, elle consiste à mélanger Iliade et Odyssée. Vous commencez par une bataille fermée pour aboutir à une course-poursuite (on peut faire l'inverse mais ce n'est pas conseillé : vous bloquez l'histoire au lieu de la faire avancer). Un "truc" de grand vraiment cool... Mais ça, ce sera pour un autre tournage de Charles Jude & le Gang des ténèbres.

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