vendredi 3 février 2012

Charles Jude fait son entrée… 9 mois après

Ce n’est pas vraiment un secret… Lorsqu’on réalise un film, on tourne les scènes dans le plus grand désordre. Ce qui fait ressembler notre plan de tournage à un vaste puzzle. Un exemple ? Ce week-end, nous nous rendons à Pluneret, filmer la première scène du journaliste Charles Jude dans le Gang des ténèbres.
Une scène sympa sur le papier, même si peu aisée à tourner. Elle comprend deux majeures difficultés de filmer dans le désordre.

Le syndrome du costume sur mesure
La première de toutes ? Les acteurs. Souvent, au fil de tournages, le personnage a tendance à évoluer de lui-même. Plus courageux, moins ceci ou plus cela… C’est inévitable. Or, la scène d’entrée est celle qui caractérise le plus un personnage principal. Même si vous avez écrit votre séquence plusieurs mois auparavant et qu’après maintes et maintes essais, le résultat vous satisfaisait, vous aurez des choses à modifier. Un peu comme la veste d’un costume trois-pièces. On l’imaginait noire et cintrée mais, entre temps, le pantalon est devenu beige et à carreaux…

Le script n'est pas la Bible
Pour la deuxième, il faut être encore plus attentif. Une phrase prononcée vers la fin du film, en référence à cette scène d’entrée, peut avoir été supprimée. Une action du personnage, improvisée par le comédien, peut avoir « dérégler » l’intrigue. Plein de petites choses qu’on imagine, comme une chute de dominos à l’envers, et qui peuvent avoir un impact fatal sur votre petit projet. Vous voulez du concret ? Il en existe dans plein de films, en particulier les plus mauvais. Sans aller jusque là, nos Périls de Charles Jude, en 2009, ont connu ce genre de « couacs ».

Le coup de la mallette
Le méchant de l’époque, c’était Nathan Wilde. Dans le script, il apparaissait tout le temps avec une mallette à la main, refuge de ses secrets les moins avouables. Et puis, pour des raisons pratiques –on n’a pas trouvé la bonne mallette à temps-, Nathan Wilde s’est retrouvé sans cet accessoire la majeure partie de l’aventure. Problème : dans la scène finale, conservée telle qu’elle était écrite, la mallette était un ressort fondamentale… Sauf que, lors des projections tests (les copains, quoi), les spectateurs n’ont pas compris d’où elle sortait. A l’époque, on avait pu rattraper le coup via une série de plans de coupe tournés après coup. Ça avait fonctionné. Mais on avait eu de la chance.
Ce week-end, on va faire gaffe à ne pas faire de bévues mais un gros visionnage des quelques 47 minutes déjà montées vont s’avérer bien nécessaires…

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