Photo extraite du site "Les amis de L'André-Yvette" |
Ce samedi (et dimanche), la petite équipe de Charles Jude débarque sur l'André-Yvette. Une gabare de 1935 tout juste rénovée. Un lieu parfait pour l'une des scènes clés de notre feuilleton. Nous allons tourner la première "vraie" scène d'action des quelques six mois de tournage déjà entamés. Revolvers qui tonnent, embuscades, poings qui résonnent... Il ne va pas falloir s'emmêler les pinceaux et bien réviser ses classiques.
Grosso modo, dans le cinéma, "chez les
grands", il existe deux types de scènes d'action : les Iliade et les
Odyssée. Dans la première catégorie, il s'agit généralement d'un siège à
briser. Soit les méchants attaquent les gentils dans leur forteresse ou leur
base (Le Seigneur des anneaux, les deux tours, par exemple), soit l'inverse
(l'attaque du Whisky dans Les Incorruptibles). Les deux cas appellent des
règles bien précises. Par exemple... le nombre de morts. Précieux indicateur
pour le spectateur, le nombre de morts... Il indique qui gagne, à quelle
vitesse et le degré de l'hécatombe (victoire difficile, massacre sans
concession...). Il permet également de savoir où on en est dans l'action (bientôt
fini ?). Pour faire une bonne Iliade à l'arme à feu, il ne faut également pas
lésiner sur les batailles rangées (vous savez, les mecs qui se tirent dessus
trois heures planqués derrière un poteau de cinq centimètres... avec le héros
qui passe comme dans une allée de supermarché.
Et les "mecs qui tombent". Super
important "les mecs qui tombent". Véritable figure imposée depuis l'âge
d'or du cinéma, le "mec qui tombe" s'écroule soit d'un fort, soit
d'un pont, etc. Saviez-vous que c'est devenu tellement incontournable que le
cri du "mec qui tombe" est toujours le même depuis 55 ans, dans tous
les films ? Si,si... Il s'agit d'un "rituel de monteur". Quand un
homme se fait tuer et tombe du haut de quelque chose, une fois par film au
moins, on utilise le cri Wilhelm. C'est Ben Burt, l'ingénieur du son des
premiers Star Wars qui a lancé ce clin d'oeil.
La seconde catégorie, les Odyssée, concerne les
courses-poursuites. Elles sont innombrables (voir les Indiana Jones) et
contiennent aussi leur nombre de figures imposées. Un exemple ? Si le gentil
poursuivi conduit un véhicule, il faut que celui-ci soit détruit à la fin de la
séquence... O-bli-gé. Mais bon, nous reviendrons à cette catégorie plus tard (on
n'a pas encore négocié tous les véhicules anciens du film).
Nous, ce week-end, nous tournons une Iliade. La
première dans l'histoire de l'association Carpeta, productrice du film. A voir
maintenant si nous serons à la hauteur du cri Wilhelm.
Ah si... il existe une troisième catégorie. Moins
répandue, elle consiste à mélanger Iliade et Odyssée. Vous commencez par une
bataille fermée pour aboutir à une course-poursuite (on peut faire l'inverse
mais ce n'est pas conseillé : vous bloquez l'histoire au lieu de la faire
avancer). Un "truc" de grand vraiment cool... Mais ça, ce sera pour
un autre tournage de Charles Jude & le Gang des ténèbres.
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