One Drop, 2nd album du Cercle (DR) |
La météo, quoique capricieuse, nous avait laissé finir tous nos plans. Mais nous nous étions alors promis de ne plus tourner dehors en cette période. Plus jamais. Trop compliqué, trop aléatoire en amateur...
Raté. Nous verrons bien demain si les dieux sont avec nous ! Cette longue scène fait partie de celles qui ont demandé l'un des plus longs travail de préparation. Paradoxalement, c'est aussi celle qui a été écrite le plus tardivement et qui a le plus évolué au fil du temps. L'une des petites idées du Gang des ténèbres est de faire en sorte que le spectateur se sente en terrain familier. Comme si ce qu'il voyait lui évoquait des souvenirs. Et pas seulement pour celui qui a vu le premier opus. Pour ce faire, l'un des "leviers" a été de parsemer le film de clins d’œil ciné. Des plans, des ambiances, des bouts de dialogues, voire même des personnages... Tout un tas d'éléments a été pioché dans divers films. Des films aussi variés qu'Uranus de Claude Berry, des Fantômas de Louis Feuillade, des Incorruptibles de Brian de Palma, etc. Sans jamais tomber (si possible) dans la parodie ou le plagiat. Et avec la contrainte que chaque clin d’œil ne soit pas gratuit mais bien au service de l'histoire.
Pour la scène que nous tournons demain, l'idée d'origine était de rendre hommage à la Règle du jeu, de Renoir. Rien que ça... Et ouais. Compliqué pour une séquence d'action ? Oui c'était assez casse-gueule (soyons sérieux, on est parfois reloud, jamais Renoir) mais sympa. Seulement voilà. Plus le tournage avançait et plus on voyait que notre Jude était un tantinet trop sombre. L'intrigue avance bien (enfin, là encore, si tout se passe bien) mais le crescendo vers le final est très (trop ?) classique. Grosso modo, sans être musicien, vous sentez à des kilomètres que les tambours arrivent après la caisse claire. Et ça, c'est jamais très bon.
Du coup, cette séquence au cimetière a changé du tout au tout. Il fallait casser ce rythme années 30, casser la ligne à un moment clé où cela est encore possible. Fini Renoir, bienvenue au Cercle ! C'est en écoutant le second CD de ce groupe de jazz electro breton qu'est née la seconde (troisième, quatrième, cinquième ?) version de la scène. One drop, un album à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas, nous a soufflé une scène paradoxalement très vivante pour un cimetière. Elle bouge, va vite, ne perd pas de temps et sort du cadre strict du serial... Bref, sans tergiverser, on s'est dit : et pourquoi on se fera pas plaisir ? Pourquoi serait-on obligé de tout faire sauce années 30 ? Et si on faisait un clip ?
On verra au montage si ce choix s'est avéré bien pensé (en tout cas, ce ne sera pas de la faute de la musique !). Mais l'important, c'est que les nuages jouent avec nous et pas avec nos nerfs. En un mot comme en cent, qu'ils ne nous imposent pas... leur règle du jeu.
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